mercredi, décembre 13, 2006

Lettre de la Présidente aux adhérents du Mouvement européen France

MOUVEMENT EUROPEEN FRANCE

La Présidente,

Aux adhérents du Mouvement Européen-France

Paris, le 12 décembre 2006
Chers Amis,

Dans la longue histoire du Mouvement européen France, une nouvelle étape vient d’être franchie.

Grâce à l’innovation introduite par mon prédécesseur, Pierre MOSCOVICI, des élections démocratiques ont pu avoir lieu, pour la première fois, en vue de désigner le Président de notre Mouvement. Au terme d’un débat animé, vous avez bien voulu me faire confiance. Je vous en remercie.
Mon intention est de m’inscrire dans la continuité d’une action qui, au-delà des cercles convaincus, a commencé à viser de nouveaux publics et a donné aux sections locales plus de poids et de responsabilités. C’était le bon cap. Mais en ces temps difficiles pour l’Europe, nous devons aller plus loin encore. Dans une Union désormais vaste et diverse, après un référendum perdu, une lourde responsabilité nous incombe : celle de redonner l’espoir et le goût de l’Europe. Et de mieux définir ce qu’elle peut être à l’avenir.

Pour relever ce défi, nous aurons besoin de toutes les bonnes volontés. Il n’y a qu’un Mouvement européen au sein duquel j’invite tous les militants, qu’ils m’aient soutenue ou non, à se rassembler et à continuer à travailler d’arrache-pied à notre but commun : l’Europe unie.

Trop souvent, la construction communautaire est vue sous un angle rébarbatif, technique. Elle manque d’épaisseur humaine et de chaleur. Elle sera ce que nous en ferons. Commençons par donner l’image d’un Mouvement Européen France uni, ouvert aux autres. C’est la raison pour laquelle, lors du Conseil national, j’ai donné la parole à un membre italien du MEF qui nous a invités à encourager un sursaut français. Je vois aussi un signe heureux dans l’élection, ce week-end même, d’un nouveau Président en Allemagne, Peter ALTMAIER à qui j’ai déjà transmis tous nos voeux de succès.

D’ici quelques jours, je rendrai publique mon équipe. Au fil des déplacements que j’accomplirai dans toutes les sections locales, j’affinerai mon programme pour qu’il tienne compte des analyses de terrain, de vos aspirations et de vos désirs. Nous avons besoin d’un exercice collectif de réflexion afin de prendre la mesure de nos actions et de notre potentiel. Je m’attacherai aussi à nouer de nombreux contacts avec toutes les personnalités, les institutions publiques et les acteurs de la société civile qui sont en charge de questions européennes.

Notre Mouvement doit redevenir le coeur de l’Europe en France afin que la France retrouve sa place au coeur de l’Europe.
Bien à vous,

Sylvie GOULARD

Mouvement Européen-France
95, rue de Rennes - 75006 Paris
Tel : +33 (0) 1 45 49 93 93 – Fax : +33 (0) 1 45 49 96 65
E-mail : contact@mouvement-europeen.org – Site internet : www.mouvement-europeen.org

Pierre Moscovici perd la présidence du Mouvement européen France

LE MONDE 11.12.06 14h20 • Mis à jour le 11.12.06 14h20

Sylvie Goulard, ancienne collaboratrice de Romano Prodi à Bruxelles, énarque et germaniste, a été élue samedi 9 décembre à la présidence du Mouvement européen France (MEF), la plus ancienne des associations proeuropéennes. A 42 ans, elle a battu le socialiste Pierre Moscovici, ex-ministre délégué aux affaires européennes de Lionel Jospin, qui bénéficiait pourtant d'une alliance avec le député (UMP) Pierre Lequillier. Tous deux avaient proposé un "plan d'action" pour que le MEF devienne "le porte-voix des proeuropéens".

Opposante à l'adhésion de la Turquie, Mme Goulard a défendu l'idée que la relance du MEF ne pouvait venir que de la société civile. "Nous avons fait le constat que les hommes politiques n'ont pas le temps de s'occuper du mouvement", affirme Mme Goulard, qui entend occuper sa fonction à plein temps. "Après le non au référendum, il est particulièrement important de pouvoir faire entendre des voix indépendantes des partis sur l'Europe. L'enjeu des prochains mois est de savoir si nous allons interpeller les candidats à la présidentielle. C'est plus facile si on n'est pas dans les officines de campagnes", déclare Mme Goulard.

M. Moscovici a été victime de la réforme des statuts qu'il avait fait adopter en 2005. Cette réforme avait prévu une véritable élection pour la présidence du mouvement, alors que celle-ci était traditionnellement cooptée entre les deux grandes familles proeuropéennes, les socialistes et les centristes. L'influence démocrate chrétienne centriste y a souvent été prépondérante et l'arrivée de M. Moscovici avait mis fin à une longue série de présidents UDF.

Le vote a suscité un choc qui va exiger beaucoup de doigté à Mme Goulard, pour ne pas mettre en péril l'existence du mouvement. Avec la défaite de M. Moscovici, certains socialistes suspectent le MEF d'être trop lié au courant chrétien-démocrate et d'avoir voulu trouver un bouc émissaire à sa propre impuissance. D'autres voient plus un reflet du rejet des formes classiques de la politique. "Il y a dans ce vote un certain effet Ségolène Royal", analysait l'ancienne ministre socialiste Catherine Lalumière, qui a soutenu le maintien de la direction sortante.